Fuligule morillon

Description

Nom scientifique		Aythya fuligula
Nom anglais		Tufted Duck
Nom allemand		Reiherente
Nom espagnol		Porrón moñudo
Nom italien		Moretta
Nom neerlandais		Kuifeend
Nom russe		Khokhlataya Chernet

Photos de mâle à l’approche avec Eos MARK III + 400 mm et doubleur. Réalisées en fevrier 2010 au parc d’étangs de Mellaerts, Bruxelles, Région de Bruxelles-Capitale, Belgique.

Classification

En hiver, nombreux sont les oiseaux du grand nord qui s’installent en Europe occidentale afin d’éviter les rigueurs du froid sibérien. Parmi ceux-ci, figure le fuligule morillon, un canard de petite taille (dont le mâle noir et blanc ne peut être confondu avec aucun autre anatidé). Amateur des lacs et des étangs, la migration d’une multitude de ces oiseaux plongeurs égaillent ainsi nos plans d’eau. Capable de rester près d’une minute sous l’eau et ce jusqu’à une profondeur de 5m, l’essentiel de son alimentation est en effet constituée des proies qu’il y capture. Depuis quelques temps pourtant, un changement profond dans l’alimentation générale du fuligule entraine un trouble de son comportement. En effet, d’après certaines études anglaises, menées ces dernières années sur le contenu de leur estomac, ces canards consommeraient aujourd’hui plus de 80 % de moules zébrées Dreissena polymorpha, une espèce à croissance exponentielle introduite par l’homme dans les années 1970. Cette nouvelle manne alimentaire amènerait aujourd’hui de plus en plus de couples à se reproduire chez nous. Il existe en effet et sans nul doute une corrélation entre l’expansion de la moule zébrée et ces nouvelles populations de morillons puisqu’ils sont de grands amateurs de bivalves. Très bien me direz vous et tant mieux pour le canard s’il préfère se sédentariser plutôt que de continuer ces longs voyages épuisants. De plus de quoi se plaint-on, deux nouvelles espèces chez nous, en voilà une bonne nouvelle… Si le fuligule semble pour l’instant tirer avantages de cette situation, il n’en est par contre pas de même pour nous car les moules forment par exemple des récifs compacts qui obstruent nos canalisations. Originaires de la Mer Caspienne en Russie, la moule zébrée prolifère ailleurs grâce à l’homme. Il l’a en effet déplacée en tant que « passagers clandestins » d’un écosystème à un autre grâce au transport de marchandises. Ainsi, pour assurer leur stabilité en mer, les navires sans cargaison se servent des fleuves et des rivières pour remplir des réservoirs appelés ballasts. L’eau, et les organismes exotiques qu’elle contient, est ensuite rejetée dans les ports d’embarquement et chaque année, plus de 10 milliards de tonnes d’eau de ballast sont transvidées d’un endroit à l’autre dans le monde. Les services rendus à l’homme par une Nature équilibrée et en bonne santé laissent alors la place à de nombreux désordres causant des dommages qui se chiffrent d’ors et déjà dans le monde (les Etats-Unis et le Canada sont également concernés) à plusieurs milliards d’euros, rien que pour les moules zébrées ! Comme tant d’autres cet exemple souligne une fois de plus un net bouleversement de la richesse de nos écosystèmes. Les espèces les plus fragiles (souvent les plus rares) et ultra-spécialisées se font « piquer » la place par des généralistes exotiques à la concurrence meurtrière et le contribuable paie, chaque jour que les gouvernements ne prennent pas de mesures efficaces, une note de plus en plus salée.

Photo de femelle réalisée à l’affut flottant avec Eos Mark III + 400 mm + doubleur en novembre 2008 au Lacs de l’Eau D’heure, Lac de Falemprise, commune de Cerfontaine, Province de Namur

Dernière mise à jour le mardi 9 mars 2010

Photographies de l'album

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